La naissance d’un enfant est une expérience unique et extraordinaire, elle engendre cependant un chamboulement dans les habitudes des jeunes parents. Et pour cause, votre sommeil va prendre une tournure complètement différente de ce que vous aviez connu jusque-là ! Les premiers mois, les réveils sont fréquents et les pleurs ne sont pas toujours facilement compréhensibles en fonction des nombreux besoins qu’un bébé peut avoir !
D’après des études britanniques, citée notamment par le Daily Mail en 2013, un jeune parent perd en moyenne 44 jours de sommeil la première année de vie de son enfant. Ces études démontrent qu’elles durent jusqu’aux 6 ans de l’enfant. Car après les réveils de bébé pour s’alimenter ou retrouver sa tétine, succèdent les cauchemars, les pipis nocturnes, les maladies.
Nous verrons les différentes raisons des réveils et des pleurs nocturnes chez le nourrisson, puis comment peuvent s’adapter les parents pour arriver à continuer leur quotidien malgré peu de sommeil.
Pourquoi un enfant en bas âge n’a pas le même sommeil qu’un adulte ?
Tout simplement car son rythme biologique est encore complètement immature :
Le jour et la nuit ? Pour lui, c’est la même chose !
Ses cycles de sommeil sont courts (60 minutes maximum) qui alternent entre sommeil profond et léger.
La faim
Un bébé a besoin de s’alimenter toutes les 2 à 4 heures, de jour comme de nuit. Comme leur système de digestion et leur estomac ne sont pas encore mature, ils peuvent subir régulièrement des inconforts durant la nuit, un RGO (reflux gastro-œsophagiens) et des maux de ventres, les fameuses « coliques » qui n’ont rien à voir avec une gastro entérite !
L’insécurité physique
Bébé a passé en général jusqu’à 9 mois dans le ventre de sa maman, bercé par le liquide amniotique, au chaud, en étant alimenté automatiquement et étant entouré de sons (corps de la maman, voix). Il est donc tout à fait naturel que durant les nuits, il ait besoin de sentir le contact chaleureux, des bruits et des odeurs de ses parents pour l’apaiser. Il n’est pas habitué à la solitude et le froid d’un lit dans une chambre…
La douleur
Nous avons parlé des maux de ventre et du RGO mais les douleurs dentaires peuvent apparaître en fonction de l’âge du bébé, et bien souvent de nuit. Certains n’en seront pas trop dérangés, un simple gel leur suffira pour passer outre alors que d’autres ne dormiront pas – et parfois durant plusieurs nuits d’affilée car plus sensibles à la douleur. Cela peut déprendre aussi des dents en question (molaires, canines…), bébé aura donc besoin d’être accompagné dans sa douleur…
La peur
Dès l’âge d’un an, les bébés peuvent subir également des terreurs nocturnes. Complètement différentes des cauchemars, elles peuvent impressionner les parents novices. Elles surgissent durant le sommeil profond, et durent entre 1 et 5 minutes et peuvent se répéter durant la nuit. L’enfant n’est pas conscient, il dort complètement, évitez de le réveiller si possible car il va reprendre son cycle de sommeil normalement et n’en aura aucun souvenir au matin.
Progression du sommeil selon l’âge
- 0/1 mois : dort de 16 à 20h par jour – réveils nocturnes toutes les 2-3 heures
- 1-3 mois : de 15h à 18h par jour – réveils nocturnes toutes les 3-4 heures
- 3/6 mois : de 14h à 16h – 1 à 2 réveils par nuit
- 6/12 mois : 13h-15h – 0 à 1 réveil par nuit
Evidemment les maladies peuvent venir tout chambouler ainsi que les pics de croissance, appelés aussi « bonds » très réguliers. Les bonds, « des progrès », des dates clés dans la construction du cerveau et de son développement. Bébé sera grognon et pot de colle en journée notamment mais cela peut impacter aussi son sommeil.
Astuces pour vous aider
Mettre en place une routine chaque soir
Même si les premiers jours, le nouveau-né dort beaucoup et assez facilement, progressivement, dès les premiers mois, il est important de mettre en place des rituels pour l’aider à comprendre la différence entre la nuit et le jour.
• Donner un bain pour le détendre,
• Lire une histoire ou chanter une berceuse,
• Instaurer un moment câlin.
• Offrir un objet de transition (doudou) qui deviendra aussi source de réconfort.
• Fermer bien les volets de nuit, afin qu’il soit plongé dans le noir, cela va lui permettre de comprendre qu’il s’agit d’un moment réservé au sommeil.
• La température doit se situer, si possible, entre 18 et 20 C°.
Décoder les pleurs nocturnes pour mieux y répondre
Comment différencier les pleurs de bébé ?
• Pleurs liés à la faim : Rythmiques et insistants.
• Pleurs de douleur : Aigus, inconsolables.
• Pleurs de fatigue : Irréguliers, gémissements entrecoupés.
Que faire sur le moment ?
Lorsque l’enfant pleure la nuit, procédez par étapes :
- Vérifiez la couche
- Donnez à manger
- Prenez sa température
- Si coliques ou gaz, vous pouvez masser son ventre avec des mouvements circulaires ou tentez la position du tigre
- Si rots « coincés », portez-le à la verticale et n’hésitez pas à marcher, cela peut aider à faire roter bébé
- Si reflux gastro-œsophagien > régurgitations fréquentes, pleurs après repas > consultez un pédiatre pour des solutions adaptées (médicaments…)
- Si besoin de réconfort : Proposez-lui la sucette pour l’apaiser s’il a un fort besoin de succion.

- Si la position allongée ne lui est pas inconfortable, si vous ne le sentez pas douloureux, il a peut-être juste besoin de votre présence, vous pouvez faire aussi du co-dodo si vous le souhaitez (Attention, ne l’écrasez pas, il ne faut pas qu’il roule et tombe du lit donc vous pouvez le mettre entre vous deux si vous êtes en couple ou bien dans un petit lit attenant au vôtre)
Les astuces
• Lumière tamisée afin de ne pas perturber son horloge interne
• Chuchotez, évitez trop de bruits environnants au moment des réveils / pleurs
• Préparez à l’avance les biberons (sans la poudre car elle se boit dans l’heure)
• Faire preuve de patience, c’est temporaire !
• Chaque bébé est unique, tous n’ont pas le même rythme, il faut s’adapter à chacun
Les pièges
• L’utilisation de la poussette
Endormir bébé la nuit dans la poussette et le remettre dans le lit peut paraître pratique mais cela peut provoquer une très mauvaise habitude si trop systématique. L’enfant associe ce mouvement à l’endormissement et ce n’est pas naturel. Dès qu’il se réveillera, il en aura de nouveau besoin. Il sera plus difficile de lui apprendre l’autonomie du sommeil ensuite. De plus, dormir plusieurs heures dans une poussette n’est pas confortable et de ce fait, non recommandé.
• L’utilisation de la voiture
Devient une mauvaise habitude aussi pour la même raison que la poussette et pas conseillé.
• Laisser pleurer bébé
Il s’agit d’un conseil récurrent donné par les anciennes générations. Or, cela n’a aucun sens et en plus, ne fonctionne pas ! Depuis, la science a prouvé que ce n’était en rien bénéfique pour le bébé. Au contraire, puisque ça engendre un fort taux de cortisone et stresse le bébé, qui a besoin de réassurance et de ses parents.
Si votre bébé est sans arrêt inconfortable, qu’il ne prend pas de poids, refuse de se nourrir et que les réveils nocturnes très fréquents persistent sans amélioration après 1 an, n’hésitez pas à consulter un professionnel. Vous pouvez aussi demander de l’aide avant si vous ressentez le besoin.
Attention : pas de tour de lit avec un nourrisson ! Bien qu’ils se vendent encore dans le commerce, les professionnels alertent régulièrement sur ce point, un accident peut survenir.
Et pour vous ? Comment tenir le coup ?
S’occuper de son ou de ses bébés plusieurs nuits d’affilées durant plusieurs mois et même plusieurs années lorsqu’on est parent de plusieurs enfants d’âges différents est épuisant. Lorsque le rythme quotidien reprend le dessus après les congés maternité et paternité ou le congé parental (horaires, travail, gestion des enfants et de la maison), cela complique encore plus la journée suivante.
Dormir quand bébé dort
Si vous êtes encore en congé, n’hésitez pas à profiter des siestes pour vous reposer en journée. Si les siestes sont très courtes ou quasiment inexistantes, vous pouvez demander à un proche qu’il vous garde bébé durant quelques heures pour pouvoir récupérer de vos nuits sans sommeil.
Partagez les tâches nocturnes
En couple, vous pouvez alterner les réveils. Cela reste plus difficile avec l’allaitement cependant le conjoint peut se lever pour changer les couches du nouveau-né et vous pouvez tirer votre lait pour que votre conjoint donne un biberon et ainsi dormir quelques heures d’affilée de plus pour souffler. Evidemment les montées de lait peuvent cependant vous déranger un peu et vous réveiller mais profitez pour vous reposer dans votre lit.
Ne pas hésiter à demander de l’aide
Famille, amis, voisinage, si c’est possible pour vous…
Et lorsqu’on travaille ?
Être parents de jeunes enfants tout en restant performant et créatif au travail peut s’avérer être un vrai défi, surtout les premières années de vie de l’enfant !
Alors, que faire ? Car travailler demande de la concentration et de l’énergie, pas simple lorsqu’on ne dort rien les nuits. Si cela commence à se ressentir sur votre quotidien professionnel et même impacter votre carrière, n’hésitez pas à en parler à votre Manager/RH ou même médecin du travail, vos collègues parents. S’ils se montrent compréhensifs, cela vous mettra plus à l’aise et vous enlèvera un poids sur vos épaules. Vous pouvez ainsi négocier une petite sieste récupératrice sur vos temps de pause ou même un aménagement de planning, d’horaires. Comme par exemple, obtenir du télétravail si possible en fonction de votre métier, pour limiter vos trajets. Travailler de chez vous peut vous permettre aussi de gérer votre temps de travail en vous adaptant avec un moment de petite sieste. Cela peut également permettre de dormir un peu plus au petit matin par exemple une fois que bébé s’est rendormi. Si cela est impossible, il faut vraiment alterner les nuits difficiles avec votre conjoint ou la famille si monoparentalité car conduire sans sommeil peut être dangereux.
En conclusion, sachez que si ces périodes sont difficiles, elles ne durent pas toute la vie, vos enfants vont grandir et enfin, bien dormir… Dans quelques années, vous devriez même les tirer du lit !